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La belle histoire de Thales - Saison 4 - Épisode 05

Thales à l’International

Racal

2000 :  Thomson-CSF, récemment renommé Thales, rachète Racal, sa plus grosse acquisition au Royaume-Uni.
L’histoire de Racal débute le 30 juin 1951 quand Raymond Brown et Calder Cunningham créent, à Isleworth, une entreprise d’électronique dont le nom, Racal, associe le début de leurs prénoms. 
Leur premier produit est le récepteur radio RA1 (1 000 exemplaires) qu’ils développent pour Rediffusion Ltd. Ils déménagent à Bracknell, en 1954, et connaissent le succès, en 1957, avec le poste HF BLU RA17 (20 000 exemplaires). Leur société, cotée en Bourse en 1961, reste pourtant de taille modeste. 
En 1976, vingt-cinq ans après sa fondation, son chiffre d’affaires n’est que de 80 millions de livres malgré un effectif qui atteint 6 000 personnes. Mais les choses vont changer grâce au flamboyant 

Ernest, bientôt Sir Ernest Harrison [1]

 

Sous son impulsion, Racal va tenter quatre paris qui seront tous réussis à des degrés divers : 

- Le développement des réseaux de transmission de données et des équipements (modems…) et services associés, en Grande-Bretagne et aux États-Unis avec notamment Racal-Milgo ; 

- Le renforcement des activités militaires (avionique et radar) et maritimes (navigation et repérage) avec l’acquisition d’une partie de Decca en 1980 puis, en 1995, de Thorn EMI Sensors dont les équipes proviennent en grande partie de MEL, ancienne filiale anglaise de Philips ; 

- La sécurité (coffres-forts, protection contre l’intrusion…) avec la reprise de Chubb en 1984 ;

- Enfin la radiotéléphonie cellulaire avec l’obtention, en 1983, d’une des deux licences accordées au Royaume-Uni et son exploitation par une filiale créée dans cette intention, Vodafone. 

En 1990, le groupe Racal emploie 38 500 personnes et son chiffre d’affaires est supérieur à 2 milliards de livres. Par rapport à 1976, les revenus ont donc été multipliés par 25 et les effectifs par 6 ! 

En 1991, Racal subit une tentative d’OPA du groupe Williams qui est repoussée, au prix de la vente en Bourse de Vodafone en 1991 et de Chubb en 1992, pour le plus grand profit des actionnaires. 

Racal procède ensuite à quelques autres cessions. Certaines sont mineures (la CAO de Redac en 1993 et 1995, Decca Marine en 1997, Health & Safety en 1998). Mais la vente du Data Group (essentiellement un producteur de modems, en 1998, concerne 3 000 personnes et un chiffre d’affaires de 300 millions de livres.


Quelques acquisitions ont également lieu, dont celle d’Airtech Computer Security en 1994. 

En 2000, avant sa fusion avec Thomson-CSF, Racal emploie 9 000 personnes, dont 8 000 au Royaume-Uni, pour un chiffre d’affaires voisin de 700 millions de livres. 
La société est organisée en trois branches :

  • Defence Electronics (4 000 personnes),
  • Industrial Electronics (3 000),
  • Transportation Services (2 000). 

La branche Defence Electronics comprend deux sous-ensembles, à peu près de même importance, Radiocommunications et Defence Radar & Avionics, dont les origines sont différentes. 

Radiocommunications est essentiellement constitué de Racal Radio Ltd. Il s’agit de l’entreprise initiale, fondée en 1951 pour produire des émetteurs/récepteurs HF, mais renforcée par l’acquisition, en 1969, de BCC (British Communication Corporation), spécialiste des communications tactiques depuis 1946. 

Située à Bracknell, à l’ouest de Londres, la société comprend alors quatre divisions : Communications Tactiques HF/VHF/UHF (Racal Tacticom), Communications stratégiques HF, Guerre Électronique (écoute et brouillage), Communications pour la police et les forces de sécurité. Elle possède aussi une filiale de 300 personnes aux Etats-Unis, au nord de Washington.

[1] Sir Ernest Thomas Harrison (11 May 1926 – 16 February 2009) was an English businessman. He was best known as chairman of electronics company Racal and the first chairman of its spun-out mobile telephony division, Vodafone. He was also a fan and major shareholder of Arsenal Football Club. See also his obituary in The Guardian.