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La belle histoire de Thales - Saison 4 - Épisode 01
Thales à l’International
Multi Domesticité et Activités de Philips Defence
1989 : chute du mur de Berlin.
Les budgets de défense des pays occidentaux baissent depuis plusieurs années et une ère de paix relative débute.
Deux modèles d’organisation industrielle ont déjà été adoptés dans le passé : l’alliance entre compagnies indépendantes et l’entreprise multidomestique. [1]
L’industrie de défense étant placée sous tutelle de l’État dans tous les pays, une politique d’alliance entre industriels suppose un accord entre les États.
Concernant les entreprises multidomestiques, il en existe deux exemples en Europe : Philips et ITT.
Thomson-CSF a déjà repris les implantations françaises d’ITT en électronique de défense à l’occasion du rachat de LMT, en 1976, et d’une partie du LCT, en 1987.
Pour Philips, l’occasion d’acquérir ses activités de défense se présente dès 1956.
Activités de Philips :
Créée en 1891, par Gerard Philips [2] Société néerlandaise, Philips sait que son marché national dans le domaine de la défense, avec HSA (Hollandsche Signaalapparaten NV) et Philips USFA, ne lui permettra jamais d’atteindre la taille critique.
Elle choisit donc, dès avant la Seconde Guerre mondiale, de s'implanter dans d’autres pays en y développant les activités militaires de ses filiales, en France ( la SPIL, [3] dont Philips devient actionnaire dès 1939 et qui prend le nom de TRT en 1952), au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suède, en Belgique et aux États-Unis.
Au niveau mondial en 1989, l’ensemble se situe au 15e rang de l’électronique de défense avec un chiffre d’affaires voisin de 2 milliards de dollars et un effectif de 13 000 personnes. A titre de comparaison, Thomson-CSF est alors le n°2 du domaine, avec un chiffre d’affaires deux fois plus important.
Après de longues négociations, Thomson-CSF reprend, à partir du 1er janvier 1990, toutes les activités militaires de Philips aux Pays-Bas, en Belgique et en France, sauf la Sodern spécialisée dans le nucléaire et l’espace.
Ceci constitue l'événement fondateur de la stratégie multi-domestique de Thomson-CSF.
Les divisions radar et contre-mesures, regroupées avec les activités correspondantes de Thorn EMI dans Thorn EMI Sensors, sont acquises par Racal en 1995. Elles rejoindront Thales en 2000.
PST en Allemagne est reprise par ses cadres sous le nom de DST, mais connaît des difficultés financières. Thomson-CSF en reprendra les activités navales en 1996.
Seules les implantations suédoises et américaines de Philips, qui représentent le tiers du total, restent à l’écart de Thales : après quelques péripéties, la défense de PEAB [4] se retrouve chez Saab, et celle de Magnavox chez Raytheon.
[1] N’oubliant jamais ses racines franco-américaines, le Groupe a su inventer et déployer dans les années 1990, l’approche « multidomestique » d’implantation locale, au plus près de ses clients. Acquisitions, création de filiales et de sociétés communes, partenariats, le Groupe a compris, avant bien d’autres, la nécessité de passer du statut de grand exportateur à celui d’acteur local pour accompagner ses pays-clients dans leur volonté de modernisation et de souveraineté nationale en contribuant à leur politique de défense et à leur développement économique et industriel. In Il y a vingt ans naissait Thales | Thales Group
« Le modèle multi-domestique s’appuie sur une gouvernance «at arms length» : Français en France, Britanniques au Royaume-Uni, Coréens en Corée, … ce modèle est très séduisant sur beaucoup d’aspects: citoyenneté, proximité client, confidentialité…» in Bouclier antimissile de l’OTAN : quelle politique française ? | Terra Nova
[2] Gerard Leonard Frederik Philips (9 October 1858 – 26 January 1942) was a Dutch industrialist and co-founder, with his father Frederik Philips, of Philips as a family business in 1891. In 1912, Gerard and his younger brother Anton Philips converted the business to a corporation by founding NV Philips' Gloeilampenfabrieken.
[3] « Société Industrielle Pour l'Exploitation des Procédés Loth » (SIPL), créée en 1921 par M. William Loth afin d'exploiter et d'industrialiser les brevets sur des systèmes de radionavigation pris par le fondateur.
[4] Philips Elektronikindustrier AB
