Le groupe Thales est né en 2000 de la fusion de Thomson-CSF et de Racal.

Ces deux firmes sont elles-mêmes le résultat d’une longue série d’absorptions et de fusions, et d’abord celle de la CSF (Compagnie de télégraphie Sans Fil) avec le groupe électronique Thomson, en 1968.

Créée en 1918, la CSF est elle-même issue de la SFR (Société Française Radioélectrique), fondée par Émile Girardeau, polytechnicien, en 1910, à l’instigation de Gustave Ferrié, un général et ingénieur français, pionnier de la radiodiffusion.

De 1910 à 1914, la SFR étudie et construit des émetteurs de puissance pour le compte de Ferrié.

En 1909, Joseph Bethenod avait déjà réalisé, pour la Tour Eiffel, un émetteur à alternateur d’une puissance de 10 kW.

Ce matériel sert de prototype aux émetteurs de puissance de la SFR. Ceux-ci sont équipés d’alternateurs à résonance et génèrent des fréquences de 0,6 à 1,5 kHz, tout en tournant à des vitesses raisonnables. Ils comportent un éclateur du type tube-plateau. L’étincelle y est soufflée par un jet d’air, qui permet à la fois de refroidir les électrodes et d’empêcher l’amorçage d’un arc.

En 1911, le nouveau poste de la Tour Eiffel a une puissance installée de 300 kW et une puissance rayonnée par l’antenne de 25 kW. Des postes utilisant la même technique sont mis en place en Afrique (AEF, Congo Belge…).

Pendant la Première Guerre mondiale, la SFR est réquisitionnée et travaille exclusivement pour les armées. Elle leur fournit soixante-cinq stations fixes de plus de 5 kW, dont deux de très grande puissance qui permettront des communications efficaces au sein des armées.

En dépit d’une technique audacieuse (vitesse de rotation atteignant 6 000 tours/minute, entrefer très faible, refroidissement par huile...), ces matériels s’avèrent fiables et permettront, après la guerre, de réaliser des communications à ondes entretenues.